- 22-23 mai 2025, UQAM,
- 9h, Local SH-3420,
- Pavillon Sherbrooke
Populisme, autoritarisme, fascisme sont au gré des évènements d’actualité des mots qui reviennent sur le devant de la scène. Déjà annoncée sous le vocable d’une « droitisation du monde » ou d’un « âge de la régression », notre époque est en proie à une dérive autoritaire, lorsqu’elle ne s’abîme pas dans le (néo)fascisme.
On constate en effet un devenir-autoritaire au sein des sociétés actuelles. Cette tendance se manifeste de différentes manières et dans différents domaines de l’activité sociale. Dans le domaine politique, l’affaiblissement du parlementarisme, l’établissement d’états d’exception durables, ou encore des mesures conduisant à saper la « société civile » et ses différents acteurs, semblent accompagner le fait qu’une partie non-négligeable des populations occidentales accepterait diverses formes de gouvernements autoritaires ou elle les réclame. Sur le plan social, se propage une tendance autoritaire à l’ensemble de nos vies individuelles et collectives et jusque dans les interstices de nos rapports sociaux. Parallèlement aux dénonciations des mesures progressistes, le « retour à la discipline » est devenu un leitmotiv politique, tout comme la xénophobie qui est même vue comme politiquement correcte. Les rapports d’autorité sont également à interroger dans un monde du travail bousculé par l’introduction de technologies numériques et d’outils de surveillance. Quant au domaine de l’économie, le capitalisme financier contemporain semble plus que jamais sonner le glas de toute tentative de prise démocratique sur le processus économique. Au travers des médias sociaux s’imposent de nouvelles injonctions autoritaires. La toile technoinformatique qui se tisse tranquillement dans notre vie quotidienne impose un ensemble de contrôles arbitraires. Les médias sociaux remettent en question certaines autorités traditionnelles, comme entre autres le journalisme et la science. Et, bien sûr, d’une importance cruciale et centrale à ce colloque, la question de l’autorité se pose dans le domaine de la psyché et de l’individu, dans la construction de son rapport à soi, à autrui et au monde.
Comment se manifestent ces phénomènes ? Comment les analyser ? Quelle est la pertinence des modèles théoriques antérieurs pour penser la tendance autoritaire actuelle ? Par ce colloque, nous tenons à renouer avec ce que les théories et sociologies critiques issues de périodes de crises similaires à la nôtre peuvent nous enseigner sur ces phénomènes - et nous aider à contrer la possibilité de la peste brune. C’est ainsi que nous vous convions à une discussion de deux jours sur les théories critiques et les autoritarismes.
